Breadcrumbing au travail : comment repérer et réagir face aux faux espoirs
Vous avez déjà eu l’impression qu’un recruteur, un manager ou un collègue vous « entretenait » avec de belles promesses, sans jamais rien concrétiser ?
Si oui, vous avez peut-être déjà été victime de breadcrumbing.
Ce terme, emprunté au domaine des relations amoureuses, désigne un comportement de manipulation subtile : donner juste assez d’attention ou d’espoir pour maintenir l’autre dans l’attente, sans réel engagement. Et malheureusement, cette attitude s’invite aussi dans le monde du travail.
Chez MBway Lyon, nous formons des managers capables de repérer ces comportements et de construire des environnements professionnels équilibrés et sains. Voici comment reconnaître ce phénomène et surtout, comment s’en protéger.
Comprendre le breadcrumbing en quelques mots
Le mot breadcrumbing vient de breadcrumb, littéralement « miette de pain ». L’image est parlante : on donne juste assez de signes d’intérêt pour que l’autre suive le chemin sans jamais arriver à destination.
Dans le monde du travail, cela se traduit par des signaux positifs (promesses, messages encourageants, félicitations ou discussions d’avenir) mais sans aucune action concrète derrière.
Le salarié, lui, reste dans l’attente : espérant une évolution, une reconnaissance ou une opportunité qui ne vient pas.
Ce comportement peut être conscient (manipulation) ou inconscient (mauvaise communication, peur du conflit, surcharge de travail). Dans tous les cas, il crée une relation déséquilibrée et nourrit de faux espoirs.
Comment se manifeste le breadcrumbing au travail ?
Le breadcrumbing peut prendre plusieurs formes dans le monde professionnel :
- Côté recrutement : après un entretien, un recruteur vous assure que votre profil « correspond parfaitement », promet un retour rapide, puis disparaît.
- Côté management : un supérieur évoque une promotion « dans les mois à venir », une formation « prévue bientôt » ou une augmentation « à l’étude », sans jamais passer à l’action.
- Côté équipe : certains collègues sollicitent sans cesse votre aide mais se montrent absents lorsque vous avez besoin d’eux.
- Côté client ou partenaire : un prospect multiplie les échanges et les relances, sans jamais concrétiser une collaboration.
Dans chaque cas, la dynamique est la même : de petits signes d’intérêt entretiennent l’espoir jusqu’à ce que la lassitude ou le doute s’installent.
Les conséquences du breadcrumbing professionnel
Sous des airs anodins, le breadcrumbing a des effets réels et parfois lourds :
- Perte de confiance en soi : les promesses non tenues ou le manque de clarté peuvent vous faire douter de votre valeur et de vos compétences.
- Fatigue émotionnelle : vivre dans l’attente constante génère stress, frustration et démotivation.
- Frein à la carrière : espérer une opportunité interne ou un poste qui ne vient jamais, c’est parfois passer à côté d’une vraie évolution ailleurs.
- Tensions d’équipe : un management ambigu peut créer de la méfiance, du désengagement et des rivalités.
Pour l’entreprise aussi, le coût est réel : turnover accru, perte de productivité, image employeur ternie.
Comment réagir face au breadcrumbing ?
Si vous vous reconnaissez dans cette situation, voici quelques réflexes à adopter :
Clarifiez les choses. Si une promesse est faite (évolution, projet, formation…), demandez des détails : échéance, étapes, responsabilités. N’hésitez pas à formaliser par écrit.
Gardez une trace. Notez les échanges, envoyez des mails récapitulatifs, gardez des preuves concrètes en cas de besoin.
Parlez-en. Échangez avec une personne de confiance, un collègue, un RH ou un mentor. Mettre des mots sur la situation aide souvent à prendre du recul.
Prenez de la distance émotionnelle. Le breadcrumbing parle souvent plus de l’autre que de vous : manque d’organisation, peur de s’engager ou simple maladresse.
Fixez vos limites. Si rien n’avance malgré vos relances, donnez-vous le droit de tourner la page. Votre énergie mérite d’être investie dans des projets concrets.
Pourquoi ce comportement apparaît-il ?
Le breadcrumbing n’est pas toujours malveillant. Il peut découler d’un manque de communication ou d’un mauvais management, d’une désorganisation, d’une peur du conflit (éviter de dire non clairement) ou d’un excès d’optimisme chez certaines personnes, qui promettent plus qu’elles ne peuvent tenir.
Cependant, répété ou non assumé, ce comportement devient toxique et nuit à la confiance dans la relation de travail.
Et si, sans le vouloir, vous en faisiez aussi ?
Le breadcrumbing ne vient pas toujours des autres : on peut aussi, par maladresse ou surcharge, en être à l’origine. Pour éviter de reproduire ce schéma dans votre propre posture professionnelle :
- Soyez clair et transparent, même si la réponse n’est pas celle que l’autre attend.
- Respectez vos engagements et tenez vos délais.
- Donnez des retours réguliers à vos collaborateurs, même pour dire que rien n’a encore évolué.
- Assumez vos décisions : un non franc vaut mieux qu’un faux espoir prolongé.
Reconnaître et comprendre le breadcrumbing au travail, c’est aussi apprendre à protéger sa motivation et sa confiance en soi.
C’est un enjeu essentiel pour tous les professionnels et managers qui veulent diriger avec éthique et bienveillance.
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